L’influence néfaste de l’obésité sur le risque de cancer
Alors que les modes de vie sédentaires et la malbouffe gagnent du terrain, l’obésité devient un enjeu sanitaire du fait des problèmes de santé importants qu’elle engendre. Elle est en effet reconnue comme un facteur de risque majeur pour de nombreuses maladies, et notamment certains cancers.
L’augmentation de la prévalence de l’obésité au sein de la population mondiale s’accompagne aussi d’une hausse de nombreux cancers, témoignant d’un lien épidémiologique entre obésité et cancer.
La hausse de l’obésité pourrait donc favoriser une augmentation mécanique du nombre de cancers dans le monde.
Mais alors, comment expliquer ce lien entre obésité et cancer ?
Obésité et cancer : les chiffres clés
Selon une étude du Centre international de recherche sur le cancer à Lyon, le surpoids et l’obésité seraient responsables d’un demi-million de nouveaux cancers chaque année dans le monde. Rien qu’en Europe, 200 000 nouveaux cas de cancer par an seraient directement liés à l’obésité d’après la Fondation contre le cancer.
L’OMS alerte notamment sur le fait que l’obésité pourrait supplanter le tabagisme comme « première cause de risque de cancer évitable, » principalement à cause de la hausse mondiale de cette maladie chronique.
Cela se remarque en particulier concernant certains types de cancers comme le cancer du sein post-ménopausique, le cancer colorectal, le cancer de l’endomètre, du foie, du pancréas et de l'œsophage.
Comment l’obésité peut-elle favoriser l’apparition de certains cancers ?
Plusieurs études récentes démontrent que les modifications métaboliques engendrées par l’obésité sont à l’origine d’un dérèglement du fonctionnement des hormones et des facteurs de croissance, ainsi que d’une forme d’inflammation chronique. Ces différents éléments créent un environnement favorable au développement tumoral.
L’obésité provoque une situation d’inflammation du tissu adipeux entraînant la production accrue de facteurs de croissance qui vont augmenter la transformation des androgènes en œstrogènes dans le tissu adipeux. Cette dérégulation hormonale augmente le risque de cancers hormono-dépendants, notamment le cancer du sein, en particulier chez les femmes ménopausées.
Selon un article de la revue médecine/sciences, « l’obésité augmente la survenue des cancers du sein de 30 à 50% chez la femme ménopausée » sachant que ce risque augmente de 9 à 31% pour une hausse du poids de 5kg/m2. (F. Fallone, R. Deudon, C. Muller et C. Vaysse, Cancer du sein, obésité et tissu adipeux, Un trio à haut risque.)
On peut également souligner un autre rôle des adipocytes (les cellules graisseuses) qui vont alimenter les cellules cancéreuses en lipides, favorisant la progression tumorale et augmentant l’agressivité du cancer.
Non seulement, l’obésité augmente le risque de développer un cancer, mais elle possède également une influence néfaste sur sa progression, son diagnostic et son traitement.
En effet, à cause de l’excès de tissu adipeux, les examens d’imagerie peuvent se révéler plus difficiles à réaliser chez les personnes obèses, les rendant potentiellement moins fiables ce qui peut retarder le diagnostic.
L’obésité complique également les traitements chirurgicaux ou médicamenteux. La chirurgie oncologique est plus délicate à réaliser à cause du risque de complications plus élevé chez les personnes obèses. Les traitements par médicaments anticancéreux doivent également être adaptés, nécessitant notamment des modifications posologiques complexes afin de prendre en compte la situation d’obésité.
Réduire le risque de cancer par une prise en charge de l’obésité
Il apparaît plus que jamais primordial de s’emparer du problème de l’obésité.
Que ce soit par une modification de l’alimentation, du mode de vie, une augmentation de l’activité physique, un traitement médicamenteux ou une chirurgie bariatrique, la lutte contre l’obésité et le surpoids permet de réduire le risque de survenue de certains cancers évitables.
Il est clairement démontré que la perte de poids, notamment pour le cancer du sein (le plus étudié), permet de retrouver un pronostique normal comme si aucune obésité n’avait jamais existé.
N’hésitez pas à contacter le Centre de l’Obésité de Provence-Aix (COPAix) pour discuter de l’accompagnement qui peut vous être proposé pour perdre du poids et ainsi améliorer votre état de santé.
Il n’est jamais trop tard pour agir : une perte de poids, même modérée, peut déjà avoir un impact positif sur votre santé globale !